Une mélodie qui vaut de l’or. Une fraude d’un nouveau genre ébranle le monde de la musique en streaming. Selon une information rapportée par BeGeek, Michael Smith, un homme de l’état américain de Caroline du Nord, est accusé d’avoir orchestré une escroquerie musicale d’envergure en utilisant l’intelligence artificielle. Son stratagème ? Générer des centaines de milliers de chansons par IA, puis les diffuser des milliards de fois sur des plateformes comme Spotify, Apple Music et Amazon Music. Résultat : plus de 10 millions de dollars empochés illégalement depuis 2017.
La naissance d’un tube frauduleux. L’histoire de Smith débute comme celle de nombreux artistes en herbe : il tente d’abord d’uploader sa propre musique sur les services de streaming. Face au peu de succès, il change de partition en 2018. Smith s’associe alors avec le PDG d’une entreprise de musique IA et un promoteur musical. Le trio forme un orchestre bien rodé : l’entreprise fournit des milliers de morceaux générés par IA chaque semaine, Smith crée aléatoirement des titres et des noms d’artistes, et les bots se chargent de la diffusion massive. Pour brouiller les pistes, Smith utilise de faux noms, des adresses e-mail factices et des VPN, conseillant à ses complices de rester « indétectables ».
Quand les robots deviennent DJ
La justice entre dans la danse. « Michael Smith a frauduleusement diffusé des milliards de fois des chansons créées avec une intelligence artificielle pour dérober des royalties », déclare le procureur américain Damian Williams, cité par BeGeek. « Grâce à son audacieuse escroquerie, Smith a volé des millions en royalties qui auraient dû être versés à des musiciens, des auteurs-compositeurs et d’autres détenteurs de droits dont les chansons ont été diffusées légitimement. » Si reconnu coupable, Smith risque jusqu’à 60 ans de prison.
Cette affaire, la première du genre, met en lumière les défis colossaux auxquels font face les services de streaming. Comment garantir une rémunération équitable aux artistes tout en luttant efficacement contre la fraude ? L’industrie musicale devra trouver le bon accord pour résoudre cette dissonance, sous peine de voir sa crédibilité s’effriter.