Une victoire qui ébranle la Silicon Valley. Dans une décision qui pourrait redéfinir l’avenir de l’intelligence artificielle générative, un juge fédéral américain vient de donner raison aux artistes dans leur combat contre les géants de la tech. Comme le rapporte The Hollywood Reporter, le juge William Orrick a autorisé la poursuite de revendications clés en matière de droits d’auteur et de marques contre des entreprises d’IA, dont Stability AI et Runway.
L’art pillé au nom du progrès ? Au cœur de cette affaire se trouve Stable Diffusion, un outil d’IA capable de générer des images hyperréalistes à partir de simples descriptions textuelles. Selon le juge Orrick, cet outil pourrait avoir été « construit dans une large mesure sur des œuvres protégées par des droits d’auteur » et créé avec l’intention de « faciliter » la violation de ces droits. L’ensemble de données LAION, utilisé pour entraîner Stable Diffusion, aurait été constitué de pas moins de 5 milliards d’images extraites d’Internet, souvent sans l’autorisation des créateurs originaux.
La revanche des pinceaux sur les pixels
David contre Goliath 2.0. Parmi les plaignants, on trouve des artistes de renom comme Karla Ortiz, conceptrice de personnages pour des blockbusters tels que « Doctor Strange » et « Black Panther ». « La façon dont le produit fonctionne invoque nécessairement des copies ou des éléments protégés de ces œuvres », a déclaré le juge Orrick, donnant du poids aux arguments des artistes. Cependant, les défenseurs de l’IA arguent que ces technologies ouvrent de nouvelles possibilités créatives et pourraient révolutionner les industries artistiques et cinématographiques.
Un précédent qui fait trembler la Silicon Valley. Cette décision pourrait avoir des répercussions considérables sur l’industrie de l’IA. L’affaire entre maintenant dans une phase cruciale de découverte, où les artistes pourraient obtenir des informations précieuses sur les méthodes de collecte et d’utilisation des données par les entreprises d’IA.
Alors que l’industrie de l’IA retient son souffle, une chose est certaine : ce jugement marque un tournant dans le débat sur l’éthique et la légalité de l’IA générative. Comme l’explique The Hollywood Reporter, « L’adoption généralisée de l’IA dans le processus de création cinématographique dépendra largement de la façon dont les tribunaux statueront sur les nouvelles questions juridiques soulevées par cette technologie ». Entre innovation technologique et protection des droits des créateurs, l’équilibre reste à trouver. Une chose est sûre : l’art du futur s’écrira aussi dans les tribunaux.
Visuel généré via IA par Jean-Michel Falciasecca