La révolte gronde dans le monde de l’art digital. Face à la montée en puissance des intelligences artificielles génératives dans le monde de l’art, une nouvelle plateforme sociale fait parler d’elle. Présenté par CreativeBloq, la photographe et militante Jingna Zhang développe Cara, un réseau social innovant qui interdit l’art généré par IA et protège automatiquement les œuvres du scraping par les systèmes d’intelligence artificielle. Cette plateforme intègre notamment l’outil Glaze, permettant de « camoufler » les images pour qu’elles ne puissent pas être utilisées dans l’entraînement des modèles d’IA.
Les artistes reprennent le contrôle. Cette initiative répond à un besoin croissant de la communauté artistique de protéger ses créations. Alors que de nombreuses plateformes comme ArtStation refusent de prendre position contre l’art généré par IA, les artistes se retrouvent souvent démunis face à l’utilisation non consentie de leurs œuvres. « Le grand public avait l’impression que personne ne s’en souciait mis à part quelques militants bruyants », explique Jingna Zhang à CreativeBloq. « Mais maintenant, voici un million de personnes qui s’en préoccupent. C’est la force du nombre. »
Le prix du succès peut-il tuer une bonne idée ?
Un million d’artistes ne peuvent pas avoir tort. Le succès de Cara s’est révélé fulgurant, particulièrement suite à l’annonce de Meta concernant l’utilisation des images de Facebook et Instagram pour entraîner son IA générative. La plateforme est passée de 40 000 à plus d’un million d’utilisateurs en quelques semaines. Cette croissance explosive n’est pas sans conséquence : l’infrastructure technique peine à suivre, générant notamment une facture serveur de 96 000 dollars. « Vous pourriez penser que l’hébergement d’images serait la chose la plus coûteuse, mais ce n’est en réalité qu’environ 15% de nos dépenses totales », précise la fondatrice au média spécialisé.
L’avenir se dessine en portfolio. Pour maintenir son indépendance tout en assurant sa pérennité, Cara explore différentes pistes de financement, notamment un système d’abonnement et la possibilité de s’enregistrer comme société d’intérêt public. La plateforme développe également de nouvelles fonctionnalités comme des albums portfolio personnalisables et un système de filtrage des publications.