Une victoire contestée. L’art généré par IA fait à nouveau parler de lui, cette fois-ci dans les tribunaux. Selon Creative Bloq, Jason Allen, artiste utilisant l’intelligence artificielle, se trouve au cœur d’une controverse juridique après que le Bureau américain des droits d’auteur a refusé d’accorder un copyright complet à son œuvre primée, « Théâtre D’opéra Spatial ». Cette décision remet en question le statut de l’art généré par IA et soulève des interrogations sur la propriété intellectuelle dans l’ère numérique.
Du triomphe au tribunal. L’histoire commence en 2022, lorsque Allen remporte un concours d’art à la foire d’État du Colorado avec une œuvre créée via Midjourney, un générateur d’images par IA. Ce succès, initialement célébré, s’est rapidement transformé en débat sur la nature de l’art IA. Le Bureau des droits d’auteur a statué que l’œuvre manquait « d’auteur humain », élément essentiel pour l’attribution d’un copyright. En réponse, Allen a fait appel, arguant que son processus créatif a nécessité « 624 itérations » et « au moins 110 heures de travail humain ». Il affirme : « Le refus du Bureau des droits d’auteur d’enregistrer Theatre D’Opera Spatial m’a mis dans une position très défavorable, sans recours contre ceux qui ont volé ouvertement et à plusieurs reprises mon travail sans compensation ni crédit. »
L’IA, nouveau terrain de bataille juridique
David contre Goliath version numérique. Cette affaire met en lumière le fossé grandissant entre l’innovation technologique et le cadre juridique existant. Ironiquement, alors qu’Allen se plaint du vol de son travail, des groupes d’artistes poursuivent les développeurs d’IA pour utilisation non autorisée de leurs œuvres comme données d’entraînement. L’avocate en propriété intellectuelle Tamara Pester souligne l’urgence de la situation : « Le refus du Bureau américain des droits d’auteur de reconnaître la paternité humaine dans les créations assistées par l’IA met en évidence un problème crucial dans le droit moderne de la propriété intellectuelle. Il est impératif que nos cadres juridiques s’adaptent pour protéger les droits de ceux qui exploitent ces technologies à des fins d’expression créative. »
Un avenir incertain. Cependant, le chemin vers une reconnaissance légale de l’art IA reste semé d’embûches. Le cas Thaler v. Perlmutter, où le refus de copyright pour une image générée par IA a été maintenu, illustre la réticence du système judiciaire à étendre les droits d’auteur à ce type d’œuvres. Cette situation freine l’adoption de l’art IA dans le monde commercial, les entreprises et les artistes professionnels hésitant à investir dans des images qui ne peuvent être protégées légalement.
Visuels générés via IA par Jean-Michel Falciasecca