Un artiste et son assistant virtuel transforment Le Havre

par | 17 Sep 2024

Un Havre virtuel prend vie. Une métamorphose artistique inédite s’opère au Havre. Comme le rapporte Tendance Ouest, la cité normande accueille un projet avant-gardiste mêlant art et intelligence artificielle (IA). Baptisé « Une ville qui n’existait pas », ce projet s’étale sur trois ans sous la houlette de l’artiste Grégory Chatonsky. Des formes violettes énigmatiques surgissent près du port, tandis que des fresques ornent les pignons d’immeubles. S’y ajoutent 25 000 cartes postales uniques et un film, tous nés d’une collaboration entre l’homme et la machine.

Pionnier de l’art numérique. Chatonsky explore l’IA comme médium artistique depuis 2008. « Ce n’est pas seulement une technique mais une nouvelle manière de penser le monde et concevoir l’art », confie-t-il à Tendance Ouest. Son approche novatrice s’illustre notamment par la co-écriture d’un roman avec GPT2 en 2019. L’artiste décrit ce processus comme « une sorte de marche à deux », où l’influence est mutuelle entre l’humain et l’IA.

L’IA, partenaire créatif inattendu

Dialogue homme-machine inédit. L’usage de l’IA en art diffère de son application dans d’autres domaines. Là où en médecine, l’humain reste aux commandes, Chatonsky recherche un véritable dialogue avec la machine. Pour le projet havrais, il a nourri une IA d’archives photographiques locales, générant ainsi des milliers d’images d’un Havre fantasmé. « Les fameuses formes violettes sont une proposition de l’IA que je n’avais pas commandée au départ, mais que j’ai ensuite accentuée. C’est vraiment ce dialogue que je recherche », explique l’artiste au média normand.

Le Havre, laboratoire du futur. Ce projet ambitieux redéfinit les frontières entre art et technologie. Il s’impose comme l’initiative la plus audacieuse en Europe explorant les liens entre création artistique et IA. Chatonsky souligne l’importance de cette démarche : « C’est remarquable qu’une ville française accueille un tel projet. S’il permet d’aiguiser la curiosité et de faire entrer la question de l’IA dans la vie quotidienne des gens, même si c’est sous une forme étrange, j’en serais extrêmement heureux », confie-t-il à Tendance Ouest.

Copyright des images de cet article: Grégory Chatonsky