Une tempête juridique s’abat sur l’IA. L’industrie de l’intelligence artificielle fait face à un nouveau défi juridique de taille. Selon une information rapportée par Associated Press, un groupe d’auteurs a intenté une action en justice contre Anthropic, le créateur du chatbot Claude, pour violation présumée de droits d’auteur.
David contre Goliath version 2.0. Anthropic, une start-up basée à San Francisco, se targue d’être un développeur d’IA plus responsable et axé sur la sécurité. Cependant, la plainte déposée lundi devant un tribunal fédéral de San Francisco allègue que les actions d’Anthropic « tournent en dérision ses nobles objectifs ». Les plaignants accusent l’entreprise d’avoir utilisé des copies piratées de livres protégés par le droit d’auteur pour entraîner Claude, son chatbot vedette. “Il est juste de dire que le modèle d’Anthropic cherche à s’enrichir en exploitant impitoyablement l’expression humaine et l’inventivité qui se cachent derrière chacun de ces ouvrages. », explique Associated Press en citant la plainte. Cette affaire fait écho aux poursuites similaires engagées contre OpenAI, le créateur de ChatGPT, mais représente la première action en justice d’écrivains ciblant spécifiquement Anthropic.
La bataille du « fair use » fait rage
Le dilemme du « fair use ». Face à ces accusations, les géants de la tech brandissent l’argument du « fair use« , une doctrine du droit américain qui autorise l’utilisation limitée d’œuvres protégées à des fins telles que l’enseignement ou la recherche. Les développeurs d’IA affirment que l’entraînement de leurs modèles s’inscrit dans ce cadre, transformant les œuvres originales en quelque chose de nouveau et d’innovant. Cependant, les plaignants contestent vigoureusement cette interprétation. « Les humains qui apprennent des livres achètent des copies légales de ceux-ci, ou les empruntent à des bibliothèques qui les ont achetés, fournissant au moins une certaine mesure de compensation aux auteurs et créateurs », écrit Associated Press, citant la plainte.
Un débat qui dépasse la sphère littéraire. Cette action en justice s’inscrit dans une tendance plus large de poursuites contre les développeurs de grands modèles de langage IA. Des auteurs de renom comme John Grisham et George R. R. Martin ont déjà engagé des procédures similaires contre OpenAI et Microsoft. Au-delà du monde littéraire, l’industrie musicale s’est également jointe à la bataille.
Visuels générés via IA par Jean-Michel Falciasecca